Du Clos De La Saliais

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Fin de saison

Actualité publiée le 26/04/2018

Du Clos De La Saliais - Fin de saison

Fin de saison cynophile, fin de saison cynégétique, il est temps de prendre du recul... Dans ces quelques lignes, je n'ai pas la prétention de détenir la solution, mais je relate seulement un constat qui saute aux yeux d'un passionné.



Les deux pratiques sont inévitablement en lien, car sans gibier aucune de celles-ci ne peut vivre durablement. 

Premier constat, le nombre de pratiquants n’est pas en hausse dans les deux domaines... Une belle progression du grand gibier et une baisse du petit gibier font évoluer les pratiques, les chasses traditionnelles disparaissent. Les pratiquants occasionnels arrêtent et seuls les passionnés continuent à pratiquer. La passion est plus forte...

Les territoires dans l’ensemble se vident en petit gibier, même lorsque que des volontaires fournissent des efforts considérables. Bravo à eux, ils ne lâchent rien ; d'autres régions devraient se déplacer pour aller s'inspirer des territoires qui réussissent à maintenir de belles populations. Il me semble qu'il ne faut pas oublier qu’à l'heure actuelle, ce sont principalement les "chasseurs" qui assurent le maintien des populations et non les "trialisants". Nous le voyons à chaque concours où les guides appellent leurs oiseaux par leurs prénoms. La caravane des fields passe dans les communes, mais que laisse-t-elle réellement derrière elle ?

Que dire de la situation agricole actuelle où nos agriculteurs sont pris à la gorge et se savonnent la planche sous la pression de l'...

Nous pestons régulièrement sur la prédation, mais tous ceux qui sont déjà allés à l'étranger -la Serbie pour ne pas la citer-, vous diront qu'il y a des corvidés dans chaque champs ; c'est donc un faux problème. Les principaux fautifs sont chacun de nous. Nous récoltons le résultat de plusieurs années. Je me rappelle d'échanges animés et passionnants avec le grand-père de Pauline (J-C CLAVEL - Ancien directeur des affaires internationales à l'Assemblée permanente des Chambres d'agriculture) qui était affecté par l’altération de la PAC, sous les effets de la mondialisation des échanges et de la politique libérale et agressive menée par les américains et les anglo-saxons.



Sur l'ensemble des fields suivis, très peu de propriétaires étaient présents : on paye et on vit virtuellement sa passion. Sans parler du nombre presque insignifiant de spectateurs passionnés présents. Étrange, on n’a jamais vu l’Arc de Triomphe être couru sans propriétaires et sans spectateurs dans les tribunes... Chacun son plaisir, mais être présent sur le terrain reste la base de toute objectivité.

Néanmoins, sur tous les fields que j’ai pu suivre, presque tous les chiens ont réussi a être mis en présence, ce qui n'a malheureusement pas été le cas pour d’autres fields proposés par le calendrier de la CUNCA. Certains dresseurs sont obligés de faire des choix, et ne sélectionnent que certaines dates, sûrement les plus susceptibles de mettre les chiens de leurs clients dans les meilleures conditions, cela reste légitime. Nous ne payons pas pour faire des PO et cela reste légitime au vu du prix qu'engendre une saison.



De nombreux jeunes chasseurs passionnés restent plus que motivés pour vivre leur passion. Tir des corvidés en inter-saison, régulation du renard... On sent cependant une grosse difficulté pour eux de pratiquer à leur convenance. Dans certaines régions, il est encore très difficile d'accéder aux territoires, pourquoi ?

La clientèle est-elle écœurée par la tournure des choses ? Pouvons-nous même nous permettre de parler de « clientèle » ? Pouvons-nous rester dans notre petit confort de consommateur ?

Erwann Le Chat nous avait dit en cours de saison une phrase pleine de bon sens qui a interpellé plusieurs d'entre nous :

"Le chasseur ne peut plus être un cueilleur, mais doit être un gestionnaire de territoires. L’amateur de Fields ne peut plus être un consommateur, il doit aussi être impliqué dans la gestion des territoires, donner de son temps, donner de l’argent. On ne peut plus rester que des consommateurs…"



Une vraie réflexion sur le devenir de nos concours et la pratique de la chasse en France doit être mise en place, un tour de table des différents acteurs (Fédération de chasse départementale et Nationale, club de race, associations, particuliers et professionnels...) doit être fait. Différentes propositions peuvent répondre aux problématiques que nous vivons actuellement. Il ne faudra pas oublier que l'objectif final reste commun, et que derrière les choix qui seront pris il faudra être tous unis.



Actuellement beaucoup d'entre nous échangeons, donnons notre avis sur la situation, et c'est très bien car c'est comme cela que nous arriverons à faire bouger les lignes. Il nous reste donc tous à accorder nos violons et avancer !



Chasser beaucoup, prélever peu.


 







 






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